L’art de la Nouvelle est peut-être l’un des plus difficiles de la littérature, car il ne supporte aucune erreur ni signe de médiocrité. C’est pas moi qui le dit, c’est Maupassant qui l’a écrit…
Habitué des voyages à l’autre bout du monde, Sylvain Tesson nous offre non pas un mais plusieurs voyages à travers une quinzaine de nouvelles que l’on pourrait appeler aussi bien fables ou récits philosophiques sur l’absurdité, la religion, l’homme en général et sa grande bêtise, quel que soit le lieu et l’époque.
On se retrouve en Russie, en Afghanistan, mais aussi en Écosse, sur la mer Égée ou encore en Bretagne, pour assister à des bouts de vie, souvent de drames, description de la bassesse ou de la triste condition humaine face à la nature ou au modernisme.
On retrouve le style un peu moraliste mais toujours caustique de l’auteur de Dans les Forets de Sibérie, qui reçut le prix Médicis essai il y a deux ans.
La cruauté de ses histoires et souvent de ses chutes accompagnent une dérision pourtant remplie d’optimisme sur la nature humaine ainsi observée.
Pèle-mèle et dans le désordre
Pèle-mêle et dans le désordre, on assiste à l’arrivée de la route goudronnée dans le fin fond de la Sibérie, la noyade d’un mannequin de chez Gucci en mer Égée, la vie éternelle d’une particule atomique (si!), la grande révolte mondiale des femmes, mais aussi la destiné d’un démineur Afghan, etc.
Petit aperçu :
- En Sibérie, un homme détruit la route pour la construction de laquelle il s’est battu ;
- Un éleveur de porcs anglais ne supporte plus la cruauté envers les animaux que le rendement exige ;
- Un démineur afghan est victime de la misère et de la cupidité ;
- Des femmes qui se révoltent contre la domination masculine ;
- Un criminel russe qui fuit la punition des hommes pour mieux rencontrer celle du divin ;
- Une mannequin qui rêve d’être sauvé de la noyade ;
- Une dispute entre 2 frères qui se répète à travers les siècles ;
- 2 collégiens anglais qui se repaissent de vins centenaires ;
- Des naufragés qui tuent le seul lecteur de la troupe sont renvoyés à l’ennui du quotidien ;
- Un naufragé du pacifique qui s’occupe en lisant un sac de lettres perdues ;
- Un couple victime d’une malédiction grecque ;
- Un russe et un breton qui passe un Noël inoubliable dans un phare…
(Merci au Grenier à livre pour ces synthétiques descriptions)
La grande force de ce recueil, c’est qu’il n’y a pas d’unité de lieu ni de temps : à la fin d’une histoire, d’un conte, d’une fable, on ne sait pas où l’auteur nous portera, ni pour quelle époque. Surprise, mais aussi unité d’un terrible constat :
En Sibérie, dans les glens écossais, les criques de l’Égée ou les montagnes de Géorgie, les héros de ces quinze nouvelles ne devraient jamais oublier que les lois du destin et les forces de la nature sont plus puissantes que les désirs et les espérances. Rien ne sert à l’homme de trop s’agiter dans la toile de l’existence, car la vie, même quand elle ne commence pas très bien, finit toujours mal. Et puis une mauvaise chute vaut mieux qu’une fin insignifiante.
Sylvain Tesson
Prix Goncourt de la nouvelle 2009
Si le prix Goncourt consacre son talent, il relève aussi sa qualité et son accessibilité.
Une vie à coucher dehors est un recueil très accessible pour qui veut aborder l’œuvre de Sylvain Tesson avant de partir avec lui dans ses ouvrages plus profonds ou plus longs.
L’éditeur ne s’y est pas trompé puisqu’il propose une édition de 5 nouvelles à part sous le titre L’éternel retour.
Liens :
- Amazon : http://www.amazon.fr/Une-vie-à-coucher-dehors/dp/2070124665 (broché)
- Fnac : http://livre.fnac.com/a2890010/Sylvain-Tesson-Une-vie-a-coucher-dehors (poche)
- Gallimard éditeur : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Une-vie-a-coucher-dehors
- L’éditeur a également publié sous le titre L’éternel retour un extrait de 5 nouvelles tirées du recueil :
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio-2/L-eternel-retour - Très belle hronique de Laurent Honel (des Fatals Picards) sur Dans les forets de Sibérie, dernier ouvrage de S. Tesson : http://www.lesensdelagravité.com/?p=402
- Wikipedia sur l’auteur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sylvain_Tesson
- Wikipedia sur son papa (grand journaliste) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Tesson
Quelques posts sur d’autres lectures : http://blog.bellet.com/tag/livre/
8 Commentaires
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Laëtitia Raoult
3 septembre 2013 à 15 h 52 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
je l’ai lu j’ai beaucoup aimé… surtout la nouvelle « les porcs » ( je l’ai fait lire à mon père en espérant que ça lui ferait comprendre certaines de mes décisions, mais bon, on doit pas voir le même point de vu )
Mat
3 septembre 2013 à 16 h 04 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Je l’ai trouvé un peu exagéré celui-là…
Laëtitia Raoult
3 septembre 2013 à 16 h 05 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
mais le message est clair! et c’est le but je pense.
Sylvain Max
9 septembre 2013 à 16 h 10 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
J’ai adoré ce livre – je ne l’ai pas encore terminé mais j’ai déjà trouvé la moitié des nouvelles très bonnes. Cela m’a fait penser à certaines nouvelles de Roald Dahl.
Concernant mon végétarisme j’ai abandonné depuis longtemps de le faire comprendre à mes proches Laëtitia …
Distinguin
26 octobre 2016 à 9 h 12 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour à toutes et à tous , pouvez vous me faire un résumer de 5 lignes à peu près pour chaque nouvelle , dans le livre « Une vie a coucher dehors » , j’ai un devoir maison à faire mais j’ai oublié de le prendre , êtes vous assez sympa pour m’aider ? Bonne journée , et merci à ce qui me réponde d’avantages.
odi
20 novembre 2016 à 12 h 43 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour,
j ai une dissertation a faire la question est
En quois ce roman me concerne-t-il pas ?
marcii
Mat
30 décembre 2016 à 10 h 53 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Heu…
Mat
30 décembre 2016 à 10 h 54 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Mon article devrait déjà un peu t’aider… Mais rien ne remplacera la vraie lecture d’un livre.